Comment se sortir du syndrôme de l’imposteur ?

Syndrôme de l'imposteur : quels sont les symptômes, comment s'en sortir, comment s'en libérer, comment faire, qui consulter pour trouver de l'aide?

syndrôme de l'imposteur : qu'est-ce que que c'est, quels sont les symptômes, comment s'en sortir, comment s'en libérer, comment faire, qui consulter pour trouver de l'aide?

Tu te dis que si tu en es arrivée là, ce n’est que par hasard, ou chance et que dès que les autres s’apercevront que tu es une fraude, ils t’afficheront sur la place publique. Non, tu n’es pas la seule à douter de ta légitimité.

Je suis aussi passée par là, tout comme de nombreuses personnes, dont sûrement celles que tu admires d’ailleurs, c’est même une expérience de vie tout à fait naturelle. Mais comme c’est quand même bien handicapant et parfois douloureux ce truc, je t’ai écrit un article pour t’aider à botter les fesses de ce putain d’imposteur qui squatte tes pensées.

Et si, tu as besoin d’aide personnalisée et plus concrète, viens on en parle, je peux t’aider 😉

C'est l'histoire de

Joséphine a un grand poste dans une grande entreprise.* Elle a fait de brillantes études, mené de beaux projets, est régulièrement promue. Son PDG est dithyrambique à son sujet. Pourtant, elle ne comprend pas ce qu’elle fait là, ni pourquoi le big boss la promeut sans cesse avec de belles augmentations à la clé. En réalité, elle ne sait pas ce qu’elle fait. J’ai beau lui dire que l’on ne peut pas mener une carrière aussi brillante sur du vent, qu’elle arrive à mener de grands projets et qu’elle est une super manager appréciée de son équipe, que ses mentorées percent dans leur domaine. Rien n’y fait. Elle a mal au ventre le matin en allant au travail car elle attend le jour où elle sera démasquée. Selon elle, ses décisions ne sont prises que sur ce qui lui semble le plus logique sur le moment ou quand elle ne sait pas, elle répond aux questions qu’on lui pose avec ce qui lui passe par la tête, puis ça marche. Ce n’est qu’un coup de chance et un jour, elle va tomber, c’est sûr.

Yves a commencé un nouveau travail, c’est au-dessus de ses capacités, c’est sûr*. C’est tout nouveau et il ne comprend pas grand-chose à ce nouveau jargon. À côté de lui, son collègue fait son travail de façon tellement fluide, il a toujours réponse à tout. Ils doivent bien voir qu’il est une erreur d’embauche. À côté, il se sent tellement nul, il se cache dans les toilettes pour faire des crises d’angoisse.

Maria est une amie que j’admire pour son humanité et sa carrière*. Elle est une experte reconnue internationalement dans son domaine, un milieu masculin compétitif. Elle a gravi les échelons par son intelligence, ses compétences et sa capacité à être une manager extraordinaire tout en gardant sa personnalité rigolote et un peu enfantine. Genre, elle est capable de mener des réunions avec des gens très sérieux et très haut placés tout en portant une robe rose à fleurs tout en étant assise sur un ballon gonflable. Un jour, je lui demandais comment elle arrivait à être au top sur tous les plans, elle m’a répondu qu’en vrai, à l’intérieur, elle était pétée de trouille.

Josuah est un acteur jouant dans de nombreux films à succès*. Il a reçu des prix d’interprétation, des fans l’arrêtent dans la rue pour lui dire à quel point ils l’admirent. Avant de le rencontrer, je me disais que putain, ce mec en imposait sur l’affiche. Pourtant, il passe ses journées à me demander s’il joue bien, à douter de son jeu et à vouloir qu’on le regarde.

Sylvie est entrepreneure*. Elle vient de lancer son activité dans un domaine qui lui tient à cœur et qu’elle connaît bien en “ligue amateur”. Elle enchaîne les formations, elle est certifiée de la certification, mais ce n’est pas assez. Qui est-elle pour prétendre vendre ses services ?! Oui, ses clientes sont contentes et obtiennent des résultats, oui on la recommande, oui elle connaît plein de choses sur son sujet, oui elle les pratique au quotidien, mais qui est-elle pour oser être qui elle est ? Elle se répète à longueur de journée qu’elle est une fraude.

C’est vrai ça, qui sont-ils ces gens pour être qui ils sont ? Qui les a autorisés à être qui ils sont ? Est-ce qu’une Joséphine qui est inconsciemment compétente car elle est arrivée à un point de connaissances tel qu’elle n’a plus besoin de faire un effort conscient pour trouver des solutions dans son travail peut être considérée comme une fraude ? Est-ce qu’un Yves qui ne se voit qu’à travers le regard qu’il pense que les autres ont sur lui est un incompétent ? Est-ce qu’une Maria qui doute doit raccrocher sa cape de super-héroïne ? Et Josuah et Sylvie et les autres, sont-ils vraiment des imposteurs ? Que fait la police des autorisations ?

D’ailleurs, qui autorise qui à être quoi ? Est-ce qu’il y a une date sur le calendrier où une reine nous adoube et nous envoie en mission à travers le monde pour exercer à qui de droit ? En bref, qui est-ce qui nous dit que l’on est assez compétent pour faire ce que l’on fait ? Où est le bureau des autorisations bordel ?

Ça raisonne

En quoi cette question de légitimité résonne en moi dans ma vie personnelle et professionnelle ?

Ce qui m’a poussé à écrire cet article sur la question de la légitimité est tout simplement que ce sujet me questionne beaucoup en ce moment. Il y a quelques mois, j’avais l’impression d’être une fraude. À un point tel que la nuit, je faisais des cauchemars dans lesquels un juge assénais un grand coup de marteau en me pointant du doigt et en disant : « Caroline, vous êtes une fraude ! » Assez parlant. Si aujourd’hui, ce sentiment s’invite encore chez moi, il se fait de plus en plus discret. Ce sentiment est assez nouveau chez moi, je ne le connaissais pas vraiment. Même lorsque j’exerçais des métiers dans lesquels je ne l’étais pas vraiment.

Par exemple, lors de mon premier jour à l’école de journalisme, le directeur nous a dit : « À partir d’aujourd’hui, vous êtes considérés comme des journalistes. Vous êtes débutants certes, mais vous faites désormais partie de la communauté des journalistes et vous devez vous présenter comme tels. » Murmures dans la salle. Nous avions 20 ans, nous n’avions jamais mis les pieds dans un journal et nous étions censés agir comme des pros. Nous avions sérieusement pensé qu’il débloquait. Trois mois plus tard, j’entrais pour la première fois dans une rédaction pour effectuer mon premier stage. J’étais pétée de trouille.

Puis au fur-à-mesure entre stages, CDD et cours, je me suis habitué à être Madame la journaliste, on me confiait des reportages de plus en plus complexes et les résultats étaient là. Trois ans plus tard, le jour de la remise des diplômes, ce tampon sur ce bout de papier m’est apparu comme une formalité qui validait ce que j’étais déjà. Il n’a été qu’une brique en plus dans la construction de ma légitimité, qui a continué de se bâtir au fil de mes expériences, de mes erreurs et de mes réussites. Je ne connais pas le jour où je suis devenue une “vraie journaliste”. Est-ce que c’était ce premier jour de cours quand le directeur nous a donné son autorisation ? Est-ce que c’était à mon premier jour de stage ? À la signature de mon premier contrat ? À la remise des diplômes ? Après 10 ans d’expériences ? Il n’y a pas eu un jour magique où je suis arrivée au sommet de la montagne de la légitimité absolue, celui de la journaliste parfaite qui sait tout sur tout. Simplement car ce sommet n’existe pas.

Mes doutes sur ma légitimité sont arrivés en trombe lorsque j’ai lancé La Bio’Pop. Je lançais cette activité hybride autour de l’accompagnement et de l’écriture en créant un métier sur mesure qui n’a pas de fiche RNCP.

En lançant La Bio’Pop, sa mission était de mettre en récit et d’écrire l’histoire de vie de mes clientes et pour cela, je les accompagnais avec mes outils de journaliste (poser les bonnes questions pour les faire accoucher de leur histoire, tirer un fil narratif à partir d’un angle que nous avions défini ensemble, enquêter sur leur histoire, synthétiser, vulgariser) et d’aprentie praticienne narrative (les outils de la thérapie narrative qui aident à changer son regard sur soi et sa vie). Avant de commencer à travailler avec des clientes, j’étais morte de trouille.

J’ai été transparente avec les personnes qui sont venues me voir pour mes services. En échangeant avec elles et leur besoin, je me suis rendu compte que d’une, elles en attendaient moins de moi que ce que je me fixais comme ambition; de deux nous étions dans un travail de co-construction, ensemble et non pas dans la position de sachante toute puissante face à une cliente sans mot à dire. Je me suis aussi aperçue que j’en savais bien plus sur le sujet que ce que je croyais. Elles m’ont fait confiance et au fur et à mesure que nous avons travaillé ensemble, je me suis sentie de plus en plus à ma place dans ce nouveau métier.

Au fur et à mesure de ma pratique et de mes formations, les personnes venaient de plus en plus me voir pour la partie accompagnement thérapeutique que pour la partie écriture. On me demandait de plus en plus : «Mais sinon, on peut juste faire de séances ? La partie bouquin ne m’intéresse pas vraiment.» Et cela tombait bien, moi aussi j’en avais envie. Alors j’ai commencé à faire des séances. Cela m’a bouleversée. Les aider à changer leur vie m’a rendue profondément vivante. Je me sentais de plus en plus compétente et le changement que je leur proposais était de plus en plus concret.

Ainsi, mon diplôme de praticienne narrative, de bibliothérapie et de conversation avec le corps en poche et mes études de thérapeute narrative en cours, je me suis demandé si ce n’était pas le moment de changer les curseurs de mon activité ? Garder l’écriture car elle fait partie de l’accompagnement mais ajouter encore plus de thérapie. J’en avais follement envie, les personnes aussi, mes accompagnées également mais quid de ma légitimité ? Qui peut venir légitimer un nouveau métier qui n’a pas encore de case administrative ? Il s’appelle comment ce métier d’ailleurs ?

Je me suis tout d’abord attelée à constituer la fiche de poste de ce métier afin d’en trouver le nom. La voici :

  • Mission – Faire que les gens se comprennent mieux eux-mêmes et entre eux. Les aider à changer leur regard sur eux et leur vie.
  • Tâches – Écouter, accompagner, guider, enquêter, faire comprendre, apporter un mieux-être, prendre soin.

Très bien, une fois cette fiche de poste établie. J’ai demandé à Chat GPT qu’il me dise à quel métier cela correspond. Il m’a sorti : thérapeute. Bon, d’accord cela m’avançait vachement. Je suis alors partie enquêter du côté des professionnelles qui avaient une fiche de poste similaires : psychologues, thérapeutes, coachs. Elles m’ont dit : ça s’appelle thérapeute. Elles m’ont également conseillée de demander à mes clientes comment elles qualifieraient ce que nous faisons ensemble : c’est thérapeutique. Décidément ce terme commençait à revenir sans cesse et cela me turlupinait. J’ai alors été enquêter du côté juridique de la question. J’ai appris que ce terme n’était pas réglementé en France et qu’autant certains termes comme psychotéhrapeute correspondaient à une réglementation, autant celui de thérapeute était laissé à la libre interprétation de la praticienne selon ses formations et expériences. Ha mince, cette légitimité reposait sur la praticienne et non pas l’adoubement d’une autorité extérieure. Je me sentais coincée. Je cherchais une légitimité à l’extérieur alors qu’elle ne pouvait venir que de moi.

Je me suis alors posée la question : «À partir de quand est-on thérapeute ? À la fin de ses études ? Oui, mais elles ne s’arrêteront peut-être jamais. Au terme d’années de pratiques ? Combien ? Où est le sommet de la montagne ?» J’ai alors réalisé qu’il n’existait pas.

En échangeant avec des thérapeutes et des psychologues que j’admire, je me suis rendue compte qu’elles aussi doutaient et qu’elles ne savaient pas tout sur tout comme je le pensais. Je les avais mis sur un pied d’estale et à côté, je me voyais toute petite. Elles m’ont appris qu’être thérapeute n’est pas être celle qui sait tout sur tout et qui vient te sauver. Non, c’est quelqu’un qui t’accompagne avec ses outils, ses connaissances, ses expériences, ses doutes et toute son humanité.

Je me suis rappelé ce que mes profs en pratiques narratives nous avaient dit le premier jour de formation : « La posture de la praticienne est celle d’une journaliste qui enquête, pose les bonnes questions, construit un parcours d’apprentissage. L’experte de la vie de la personne, c’est elle, pas nous. » Dans ma tête, ça a fait : « Hey, mais ça je sais faire ! Et enquêter sur la psyché humaine, je le fais depuis bien longtemps ! Et accompagner, je sais faire ! J’ai beau douter de moi, je ne peux pas rester aveugle face aux résultats de mes clientes. » Je me suis également rappelée que l’endroit où je me sens pleinement à l’aise et à ma place est en séance. Là, je me sens légitime, même avec mes doutes.

Ma peur de l’imposture s’invite à l’extérieur, dans le regard que je pense que les autres ont sur moi. Et surtout, j’ai compris que ma légitimité n’est pas accrochée au sommet du montagne tel un graal que je devais aller décrocher, non. Elle se construit jour après jour, apprentissage après apprentissage et que mes doutes peuvent être les bienvenus.

Le syndrôme de l’imposteur : Que nous en dit la science ?

Historique

Dans les années 1970, la psychologue Pauline Clance constate qu’un nombre considérable de ses patientes fait face à un sentiment étrange. Ces femmes, pourtant intelligentes et reconnues pour leurs excellentes compétences professionnelles, attribuent leur réussite à la chance, au hasard ou à une erreur sur la personne. Elles expriment des pensées du genre : « Elles se trompent, pourquoi on ne cesse de me promouvoir alors que je ne le mérite pas ? Un jour elles vont se rendre compte que je suis une imposture, je vais être démasquée et virée. » En collaboration avec sa collègue Susanne Imes, elle mène une étude auprès de 150 diplômées qui mènent des carrières prestigieuses. Elles identifient ce phénomène sous le terme de “phénomène de l’imposteur”. Cette étude est passée relativement inaperçue pendant des décennies jusqu’à ce qu’elle réapparaisse au cours de ces dernières années, où elle a été rebaptisée “syndrome”. Cependant, ce sentiment ne correspond pas à la définition médicale du syndrome, qui selon le dictionnaire de l’Académie de médecine, est un ensemble de symptômes cliniques causés par une maladie. Pauline Clance a d’ailleurs récemment déclaré qu’elle regrettait cet abus de langage et qu’elle le qualifierait plutôt d’« expérience de l’imposteur », car elle estime que c’est un mécanisme psychologique temporaire que tout le monde est susceptible d’expérimenter.

Comment cela se traduit ?

Selon une publication du College of Family Physicians of Canada, l’expérience de l’imposteur se traduit par les comportements suivants :

  • Incapacité d’accepter ou d’internaliser sa propre réussite : « Non, je ne suis pas [insérer la profession] ou une bonne [insérer une réussite personnelle]. »
  • Tendance à attribuer son succès à la chance ou au hasard plutôt qu’à ses propres habiletés : « Nan, j’ai aucun mérite, j’ai juste eu de la chance sur ce projet. D’ailleurs, on me l’a confié car il n’y avait personne d’autre de dispo et que j’étais là. »
  • Difficulté à accepter les éloges à propos de son intelligence ou de ses réalisations : « Moi, intelligente / compétente / forte / bonne pour ce métier ?! N’importe quoi, pour qui tu me prends ?! »
  • Divergences entre son autoévaluation et les évaluations externes : « Elles ne se rendent pas compte, mais je suis trop nulle pour ça. »
  • Crainte d’être démasqué comme étant coupable d’une « fraude » : « Comment elles ne s’aperçoivent pas que je ne sais pas ce que je fais ?! Le jour où elles s’en rendront compte, on va me virer, me dénoncer, m’afficher devant tout le monde, c’est sûr. »
  • Tendance à se souvenir davantage de ses erreurs que de ses réussites : « Ok, j’ai réussi à faire ça, mais c’est rien à côté de toutes les fois où je me suis plantée. »
  • Déception face à ses réalisations actuelles : « J’aurais pu faire mieux, c’est sûr. »
  • Hésitation à relever de nouveaux défis par crainte de l’échec, en dépit des réussites antérieures : « Non, je ne vais pas accepter ce poste, elles ne le voient pas, mais en réalité, j’en suis incapable. »
  • Comparaisons fréquentes avec autrui, croyant que les autres sont plus accomplis : « Je suis une crotte à côté de cette meuf, elle réussit tout, elle. »
  • Réticence à révéler une promotion possible jusqu’à ce qu’elle se réalise : « Je ne vais pas dire que j’ai été promue à ce super job, faudrait pas que ça me porte malheur. »

Qui est concerné ?

A priori, tout le monde, à un moment donné de sa vie, notamment lors d’une période de transition (obtention d’un diplôme, nouveau travail, promotion, parentalité, etc.). Selon certaines sources, cela toucherait environ 70 % de la population. Étant donné que l’étude menée par Pauline Clance et Susanne Imes ne comportait que des sujets féminins, cela laissait penser que cela ne concernait que les femmes. Des études postérieures ont également observé que cela concernait un grand nombre de personnes minoritaires dans leur domaine, concluant que cela touchait essentiellement les personnes minorisées. Des études plus récentes ont montré que les hommes expérimentaient également ce sentiment d’imposteur, à proportion égale. Ils étaient moins facilement identifiables car ils l’exprimaient différemment. Les femmes étaient plus enclines à en parler et à chercher de l’aide, alors que les hommes l’exprimaient de façon plus interne, par des comportements addictifs ou en évitant les situations inconfortables. Cependant, ce sentiment peut affecter toute personne se trouvant dans les situations suivantes :

  • Période de transition : premier emploi, nouveau cycle d’études, promotion importante, premier enfant, relation amoureuse où l’autre nous met sur un pied d’estale, etc.
  • Minoritaire dans son domaine.
  • Autodidacte dans son domaine : entrepreneures, professions créatives, non diplômées dans leur domaine.
  • Excellant dans un domaine sans savoir pourquoi, étant “naturellement douée” pour quelque chose.
  • Ayant des critères de réussite très élevés.

Cette liste est non exhaustive.

Ce sentiment peut amener ces personnes à se surmener pour essayer d’être parfaites et de mériter leur place, renforçant ainsi leur

sentiment d’incompétence et pouvant mener à un burn-out. Ou au contraire, cela peut les amener à refuser des opportunités, à s’empêcher de faire quelque chose qui leur fait envie car elles ne s’en sentent pas à la hauteur ou à procrastiner. Cela concerne la vie professionnelle mais également personnelle. Il est assez fréquent chez les parents, par exemple, qui cherchent à être des parents parfaits.

Mais alors, que faire ? Comment peut-on surmonter cette “expérience transitoire” ? Car franchement, c’est pénible ce truc, non ?

Ce que l’on peut en découvrir

Qu’est-ce que l’on peut faire pour faire passer “cette expérience passagère mais reloue” qui peut nous empêcher d’avancer dans notre vie ?

En menant mon enquête sur cette histoire de légitimité, je me suis rendue compte qu’elle concernait une majorité d’entre nous. Oui, même ces personnes que j’admire et dont j’ai l’impression qu’elles ont tout compris, même les hommes alors qu’on m’avait dit que c’était surtout présent chez les femmes, même les bardées de diplômes, même les expertes, les super qualifiées, les pleines d’expériences, celles qui sont dans des magazines, qui donnent des conférences, celles qui ultra brillantes dans leur domaine; tout le monde doute. Je répète, tout le monde doute à un moment ou à un autre de sa vie.

J’ai toujours eu ce “pouvoir magique” comme dirait mon mari de “faire parler les gens et de les écouter vraiment”. Ce qui me permet, d’autant plus aujourd’hui dans ma pratique, d’avoir accès à ce que “pense vraiment les gens”. Et pour moi, c’est un immense privilège, vraiment. Et s’il y a bien un truc que j’ai appris au fil des années c’est que : tout le monde doute et a peur du regard des autres. Et pour les avoir rencontré quand j’étais journaliste (parce que mes interviews finissaient souvent en séance de thérapie) oui, même les gens célèbres à qui tout réussit, même les hommes politiques qui parlent très forts, les PDG des consortiums de la multinationale incorporation, mêmes les grands professeurs de la sciences scientifiques. Tout le monde.

Même moi. Surtout moi. Ce qui a beaucoup surpris Claudine qui m’a invitée récemment à prendre un café avec elle car elle trouvait “mon parcours inspirant”. Ma première réaction a été de lui dire que je veux bien prendre un café avec elle mais franchement je ne pense pas que je puisse répondre à ses questions. Au cours de la discussion, en lui partageant mes doutes et la façon dont je lui racontais mon parcours, elle m’a dit : «C’est fou, je n’aurais pas cru que tu ne te sentes pas légitime. » Ce à quoi je lui ai répondu : «Mais bien sûr ! Ça va mieux, je me construit mon sentiment de légitimité brique par brique et je me sens plus confiante aujourd’hui. Quand tu me vois ici ou sur les réseaux ou en conférence ou autre, tu ne vois que la femme lavée, coiffée, maquillée, à l’aise à l’oral qui raconte les grandes étapes de son histoire. Ce que tu ne vois pas, c’est la fille en legging trouée, pétée de trouille sur son canapé, qui ne savait pas où aller. » Et comment raconter ça ? C’est pas facile à mettre en récit et puis ça fait flipper. Ne serait-ce qu’en écrivant ces lignes, j’ai peur de ton regard. Qu’est-ce que tu vas penser de moi ? Est-ce que tu pourras faire confiance à une thérapeute qui doute ? Et qui le dit en plus, quelle nigaude !

Si j’ai tenu à écrire cette enquête, c’est que je ne me voyais pas ne pas te parler de l’éléphant qui était dans la pièce. Je me trouvais hypocrite de parler des doutes des autres sans parler des miens. Mais aussi car je pense que ces doutes font de moi une meilleure thérapeute. Ils me permettent de ne pas me reposer sur mes acquis mais de continuer à apprendre. De ne pas faire croire à moi et à toi, que je sais tout sur tout et que j’ai une solution toute prête à tout tes problèmes, de vouloir te faire entrer à tout prix dans une case, un syndrome, un diagnostique juste pour me rassurer en tant que praticienne car “pour ça j’ai un protocole que j’ai appris à l’école”. Par contre, je sais que j’ai des compétences et que je suis fortiche pour t’aider à démêler les noeuds dans ta tête, poser des questions qui vont faire tilt, t’écouter sans te juger même quand tu te dis que t’es cheloue, te tendre un miroir bienveillant via l’écriture et t’accompagner à devenir l’autrice de ta vie. Mes doutes, ils sont bienvenus quand ils me disent que la seule experte de ta vie dans cette pièce, c’est toi, pas moi, je ne suis qu’une super guide. Je les acceuille quand il me permette de continuer à apprendre et essayer de m’améliorer.

Parce que si j’ai bien appris un truc dans ma vie c’est que : peut-être que nous ne sommes que des enfants dans des costumes trop grand qui font semblant d’être des adultes.

Alors comment qu’on fait avec tout ça ?

En parcourant la littérature psychologique, il semble avoir un consensus sur la façon dont on peut faire passer cette expérience bien reloue quand les doutes se font trop forts.

  • En parler à des personnes avec qui l’ont se sent en confiance, cela peut être des pairs ou des modèles dans notre domaine. Cela nous permet de nous rendre compte que nous ne sommes pas la seule à vivre cette situation, qu’elles aussi sont passé par là, qu’elles aussi doutent.
  • Privilégier les relations positives. Concentrez-vous sur vos collègues, vos amies et vos mentores qui sont de votre côté et qui voient vos forces.
  • Enquêter sur son parcours pour comprendre quels évènements ou personnes ont pu affaiblir ta confiance en toi. De l’autre côté, enquêter sur ses forces, ses réalisations et les personnes qui t’ont aidé à prendre confiance en toi. Établir puis garder une liste des moments dont tu es fière et qui soulignent tes réussites et tes forces.
  • Revoir sa définition de l’échec. Comprendre ce qu’est réellement un échec et savoir qu’ils sont importants pour apprendre et avancer.
  • Ne pas hésiter à demander de l’aide auprès de quelqu’un de son entourage ou une professionnelle.
 

Ces conseils t’aide à faire passer cette expérience reloue chez toi ? Écris-le moi par mail, je serai ravie de partager ce déclic avec toi ! Tu sens que c’est trop compliquée pour toi d’avancer toute seule ? Je suis là pour t’aider avec mes super outils d’enquêtrice et de compréhension de l’échec. Il suffit de prendre rendez-vous ici.

Plus
d'articles