Pourquoi je me sens mal sans raisons ?

Pourquoi je me sens mal sans raison ? Comprendre les traumatismes psychologiques et découvrir comment les surmonter grâce à la thérapie. Comment surmonter un trauma psychologique grâce à la thérapie narrative.

Pourquoi je me sens mal sans raison ? Comprendre les traumatismes psychologiques

C’est l’histoire de …

Sarah qui a du mal à s’endormir le soir. Elle a tout essayé : bains chauds, absence d’écrans 1h avant d’aller au lit, méditation, huiles essentielles sur l’oreiller. Elle a tout lu, tout vu sur le sujet. Rien n’y fait. Chaque soir, lorsqu’elle se met au lit, elle tourne en rond. Malgré une fatigue intense après une longue journée, elle peine à s’endormir. Alors, elle lit jusqu’à ce que la fatigue la gagne. Mais quand elle éteint la lumière et que son corps se calme, son cerveau lui rappelle les pires moments de sa vie. Elle essaie alors de revenir à l’instant présent, de penser à autre chose, mais c’est à ce moment que ses jambes commencent à avoir des spasmes involontaires.

Elle a pourtant grand besoin de sommeil. Elle sursaute au moindre bruit brusque et inattendu. Certaines choses la font paniquer sans raison apparente : une voiture blanche qui s’arrête à un feu alors qu’elle marche sur le trottoir, un regard dans le rétroviseur, son voisin qui lui dit bonjour alors qu’elle ne l’avait pas vu. Son cœur bat la chamade, sa respiration s’accélère, un sifflement se fait entendre dans ses oreilles, elle doit partir.

Le pire, c’est pendant les vacances. Alors qu’elle est allongée tranquillement sur la plage, qu’elle peut enfin se détendre après une période intense dans sa vie professionnelle et personnelle, la panique s’installe soudainement. Elle appelle la dogsitter en urgence. Elle est persuadée que son chien est en train de mourir, écrasé par une voiture. La dogsitter la rassure, lui montre une vidéo de son chien en pleine forme. Sarah raccroche, moyennement convaincue. Elle revoit la vidéo, elle se dit qu’elle a dû être filmée la veille, c’est sûr, et que la dogsitter ne lui a dit ça que pour la rassurer. Son chien est mort, c’est sûr, elle le sent, elle le voit étalé sur le macadam, elle pleure de désespoir. Son cœur cogne contre sa poitrine, cette idée tourne en boucle dans sa tête. Mais pourquoi personne ne fait rien ?! Pourquoi personne d’autre ne panique ?!

Quand Sarah retrouve son chien, une semaine plus tard, il est en pleine forme, voire même un peu plus rond. La dogsitter a été généreuse sur les portions de croquettes. Elle l’étreint comme s’il avait échappé au pire. Elle est si heureuse de le retrouver. Elle réalise qu’elle s’est inquiétée pour rien, mais ce jour-là, elle a bien ressenti la douleur de perdre son chien adoré. Elle n’est pas folle quand même.

Non, Sarah n’est pas folle, elle a juste vécu un traumatisme qu’elle n’a pas encore “digéré”. Il y a quelques mois, elle a perdu sa sœur de manière brutale. Malgré la tristesse et le manque, elle avance, mais elle n’est plus tout à fait la même.

Non, Sarah n’est pas condamnée aux troubles du sommeil, aux flashbacks et aux crises de panique. Oui, des solutions existent pour l’aider à traverser ce choc émotionnel.

Mais alors, comment faire face aux effets du traumatisme ? Qu’est-ce qu’un traumatisme ? Et qu’en dit la science ? Tu trouveras des réponses à ces questions dans mon enquête sur les traumas. Ta-dah ! Et non, ce ne sera pas ennuyeux et déprimant :p Car oui, on peut parler de traumatisme de manière ludique et pop, tout en respectant le ressenti de la personne. Les traumatismes sont assez lourds comme ça, autant ne pas rajouter de la pesanteur dans tout ça, non ?

L’histoire de Sarah est une histoire que j’ai créée à partir de plusieurs récits de vie afin de préserver l’anonymat des personnes concernées. J’y ai illustré certains signes de stress post-traumatique, cette liste n’est pas exhaustive. Les effets d’un traumatisme peuvent varier d’une personne à l’autre. De même, ces signes peuvent aussi être l’effet d’autres choses. De ce fait, si tu te reconnais dans l’histoire de Sarah, je t’invite à prendre contact avec une professionnelle compétente en la matière, te t’en donne une liste à la fin de l’article.

Tu peux également prendre rendez-vous avec moi pour faire le point, pour avoir des réponses à tes questions ou juste pour te rassurer, poser ce truc qui tourne dans la tête. Je peux t’aider.

Et si ce n’est pas possible, je peux t’orienter vers une thérapeute en qui j’ai confiance. Dans tous les cas, tu n’es pas obligée de rester seule face à tout ça. Mon conseil est de ne pas tarder, même si tu te sens fatiguée d’avance car d’expérience, plus on tarde à consulter et plus c’est long et compliqué à gérer.

En quoi la notion de trauma résonne dans ma vie professionnelle

Pour cela, je vais te raconter ce que j’ai ressenti durant mes cours sur ce sujet. Pour rappel, je suis étudiante à l’Institute de Narrative Therapy de Londres.

Le premier jour, le prof nous a demandé de discuter en groupe des clichés véhiculés par la société ou par les professionnels sur la notion de traumatisme. Mes camarades ont commencé à échanger autour des avantages et inconvénients de différentes techniques actuellement pratiquées en Angleterre, telles que l’EMDR, la NET ou l’ICV, entre autres. Alors qu’ils échangeaient leurs points de vue, j’ai été frappée par le fait qu’il leur semblait évident que l’on pouvait “survivre” à un traumatisme et qu’il existe tout un tas de façons différentes de traverser ces épisodes violents. Et là, j’ai repensé à toutes ces personnes, professionnelles ou non, qui me disaient que quelqu’un ayant vécu un choc ne s’en remettrait jamais, que c’était impossible et qu’il était condamné à aller mal toute sa vie. Je trouve que ce cliché a la vie dure et qu’il est très enfermant pour ces personnes. Je ne dis pas que c’est “facile” ou “quand on veut, on peut”, loin de là, c’est un chemin complexe.

Mais ce cliché me met en colère car il enlève tout espoir et solutions possibles face à quelqu’un en souffrance. Comme si en 2024, des médecins disaient à une personne ayant un os fracturé qu’elle ne s’en remettra jamais. Si c’était peut-être vrai à une époque où la médecine n’avait pas encore trouvé de solutions, aujourd’hui il serait absurde de laisser quelqu’un mourir d’une jambe cassée alors que des techniques médicales existent. Les techniques évoluent au fur et à mesure des avancées scientifiques, les soignants débattent des façons de faire, on ne répare pas une jambe cassée facilement, ni du jour au lendemain, mais on sait désormais que ce n’est pas une fatalité. De même, en santé mentale, la recherche avance et il existe des solutions face à des fractures. Je vous en présente quelques-unes dans cet article.

Une expérience m’a également particulièrement marquée durant cette session de cours. Il faut savoir que durant la formation, nous expérimentons certaines techniques nous-mêmes. Nous nous mettons en binômes et nous nous mettons à tour de rôle dans la position du praticien et de la personne. Dans ce cadre, nous avons fait un exercice sur la honte. Il est courant de ressentir de la honte suite à un traumatisme. En approche narrative, nous considérons que le fait de raconter en détails les évènements “honteux” peut remettre la personne dans une situation de honte et nous pensons que cette notion “de traiter le mal par le mal” n’est pas la meilleure façon de faire. En quoi remettre quelqu’un en difficulté l’aide à surmonter ses difficultés ? En santé mentale, il existe encore ce cliché que “no pain, no gain”, qu’il faut d’abord souffrir pour ensuite aller mieux. En approche narrative, nous pensons plus en terme de “less pain, more gain”.

Avant de l’expérimenter, je l’intellectualisais bien mais il me restait encore cette norme du “faut absolument replonger dans le trauma pour évacuer la douleur”. Cet exercice m’a fait comprendre cela dans mon corps.

Pour les besoins de l’exercice, j’ai choisi un épisode désagréable récent, rien de traumatisant mais un moment où je me suis sentie pleinement honteuse. J’avais dit quelque chose au sein d’un groupe et je me suis sentie tellement bête, j’ai eu peur de ce que les autres avaient bien pu penser de moi à ce moment-là et j’avais peur que cela change le regard qu’ils pouvaient avoir sur moi. Sur le coup, tout de suite après avoir dit ce “truc honteux”, j’ai eu mal au ventre et mon cœur battait fort dans ma poitrine. Une fois cette émotion passée, il me restait un sentiment de honte qui tournicotait dans ma tête.

Au cours de ma discussion avec mon confrère, j’ai nommé cet épisode “the bag”. Nous avons alors exploré les effets de “the bag” sur ma relation au sein du groupe, dans ma vie, etc., qu’est-ce qu’il dit de ce qui est précieux moi, qu’est-ce que j’ai fait pour avancer malgré “the bag”, quand “the bag” n’est pas présent que se passe-t-il, quelles sont les stratégies que j’ai mises en place pour interagir avec eux malgré “the bag”, etc.

Je me suis sentie totalement libre de m’exprimer et de partager mon embarras car même si je savais que c’est quelqu’un de bienveillant et non jugeant, je n’avais pas à m’inquiéter de ce qu’il pouvait penser ou non. Je n’ai ressenti pas de nouveau la honte en revivant, à travers le récit, ce moment. Je me suis sentie même plus forte car je me suis rendue compte que je m’étais aussi protégée, sans le savoir. Je me suis sentie en confiance avec lui pour aller explorer ce que j’avais envie de faire maintenant que “the bag” était là.

J’avais déjà raconté le contenu de “the bag” à une amie, je lui ai raconté en détails le contexte et les détails de cet évènement. En bonne amie, elle m’a écouté avec compassion et nous avons discuté de ce qu’il s’est passé en long en large et en travers. Elle a tenté de me rassurer en me disant que ce n’était pas bête ce que j’ai dit et que je n’avais pas le contrôle de la situation, que ce n’était pas de ma faute, etc. C’était bienveillant mais cela ne m’a pas aidée. Car en racontant l’évènement, j’ai de nouveau ressenti de la honte car cela m’a replongé dans la situation. Puis je me suis sentie bête, non pas de ce que j’avais dit mais de m’être sentie bête. J’étais bien avancée. Au final, mon problème n’était pas le contenu de “the bag” mais ce sentiment qui ne partait pas.

Ce qui s’était passé s’était passé et même si je le voulais je ne pouvais pas revenir en arrière pour l’empêcher d’advenir, ça me fait chier mais c’est comme ça. Mon confrère m’a aidée à avancer dans ma vie avec ou sans “the bag”. Quand ce mauvais souvenir me réapparait aujourd’hui, il ne me fait plus mal. Et finalement, c’est ce que je voulais en faire.

Cette expérience m’a fait grandir en tant que thérapeute car elle m’a permis de comprendre dans ma chair que c’est libérateur de pouvoir parler d’une expérience difficile (même si elle n’est pas “dramatique”) librement, en toute confiance surtout quand ces deux sentiments n’étaient pas présents dans l’expérience initiale. Elle m’a permis de l’ancrer en moi afin que je puisse partager cet accueil inconditionnel que j’ai reçu de la part du praticien au cours de l’exercice. Et surtout, que je n’étais pas que La-fille-avec-the-bag, loin de là, je suis tellement plus que ça.

J’ai tellement de choses à te partager à ce sujet qu’une newsletter ne suffit pas. Si tu as des questions sur les traumatismes, sur ce truc qui te tourne dans la tête et dont tu ne sais que faire ou si tout simplement tu veux en savoir plus, je te propose d’en discuter autour d’un café virtuel, ce sera beaucoup plus simple. Il suffit de prendre un rendez-vous de 30 minutes, c’est fait pour ça. C’est gratuit et sans engagement.

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Comment identifier un traumatisme psychologique ?

Nous avons tous plus ou moins entendu parler de trauma, nous nous en faisons chacun une idée plus ou moins précise. Une chose est sûre, c’est que nous avons tous plus ou moins vécu des évènements que “l’on a du mal à digérer”, qui nous bloque, qui nous tournicote. Mais qu’est-ce que donc un trauma au juste ?

Selon la communauté médicale, le trauma psychologique est un choc émotionnel violent et inattendu qui vient toucher l’intégrité physique et/ou psychique d’une personne et qui la met dans un état de stress ou de peur intense voire d’effroi. Il s’agit souvent d’un évènement mettant la vie de la personne en danger et/ou impactant son sentiment de sécurité. Il touche la victime de l’évènement mais peut également concerner un témoin de l’évènement.

Ce sont des évènements tels que :

  • Une violence humaine : une agression physique, psychologique ou sexuelle, un attentat, un conflit armé, etc.
  • Une catastrophe naturelle
  • Des accidents graves
  • Un problème de santé grave
  • La mort soudaine d’un être cher

Selon l’étude française Santé Mentale en Population Générale 2003, 30% de la population française a été un jour ou l’autre confrontée à un évènement traumatique. Selon une étude similaire à l’échelle européenne, environ 2% des personnes ayant vécu un évènement traumatisant développeraient des Troubles de stress post-traumatiques (TSPT). C’est un chiffre à relativiser étant donné qu’en Europe les TSPT ont été moins étudiés que dans les pays anglo-saxons comme les États-Unis et qu’il y a encore une grande méconnaissance de ces troubles. Aux États-Unis, l’association des psychologues donne une fourchette de 5 à 12% de la population générale. Au-delà des chiffres, je pense que ce qu’il faut retenir de ce que l’on en sait médicalement à l’heure actuelle sur le sujet est qu’une partie significative de la population est concernée par des évènements violents et qu’une petite partie d’entre elle développe des troubles. De ce fait, tout le monde peut vivre un trauma mais cela impacte différemment les personnes concernées. Là, tu te demandes sûrement “mais qui est le plus à risques ?” Après avoir lu plusieurs études sur la question à un million, ma conclusion est : en vrai, personne ne le sait. Et puis d’abord, c’est quoi un TSPT au juste ? Là-dessus, la communauté scientifique a quelques éléments de réponses.

Quels sont les signes d’un stress post-traumatique ?

Selon l’INSERM, les TSPT se manifestent chez une personne qui présente plusieurs manifestations entraînant une souffrance significative et une altération du fonctionnement social et de la qualité de vie, tels que :

  • Une reviviscence persistante des événements traumatiques, qui peut se manifester de différentes manières, telles que des flash-backs soudains, des intrusions involontaires d’images ou de pensées liées à l’événement, des cauchemars récurrents ou une réaction de peur face à des stimuli rappelant le traumatisme. Cette reviviscence survient spontanément ou en réponse à des stimuli spécifiques (sons, images, odeurs). C’est souvent accompagné de manifestations physiques telles que la sueur, la pâleur, la tachycardie et le raidissement.
  • Un évitement des pensées, des discussions ou des personnes associées au traumatisme, dans le but de minimiser la douleur émotionnelle. Cet évitement peut conduire à des tentatives infructueuses de suppression des souvenirs intrusifs (comportements addictifs, troubles du comportement alimentaire par exemple), ce qui peut aggraver la détresse initiale.
  • Des troubles de l’humeur et une diminution de la réactivité émotionnelle, de l’intérêt pour les activités habituelles, sont souvent présents tels qu’un état dépressif, une grande honte, un isolement par exemple.
  • Des troubles cognitifs tels que l’hypervigilance, l’irritabilité, des difficultés de concentration et des troubles du sommeil peuvent également être observés.

Ils peuvent apparaître dans les jours, les semaines, voire les années qui suivent l’évènement. Si la plupart des personnes vont voir ces troubles disparaître dans les 3 mois suivant l’évènement, ils peuvent persister.

Comment surmonter un trauma ?

Vaste sujet auquel il n’y a pas de réponse simple et claire ! Pour le dire simplement, un trauma est un choc si violent, soudain et imprévisible que le cerveau et le corps n’ont pas le temps ou la capacité sur le moment de le “processer” ou de le “digérer”. Pour reprendre la métaphore d’un psychiatre spécialisé dans le trauma, c’est comme si on ingurgitait un gros steak d’un coup. Forcément, c’est douloureux et cela va coincer. De ce fait, on le stocke rapidement dans un coin histoire de faire face au danger puis on verra après. Sauf, qu’il va être rangé n’importe comment, notamment dans la case “moment présent”. Ce qui fait qu’il va ressurgir d’une façon ou d’une autre. Soit parce que l’on va entendre un bruit similaire et que du coup, notre cerveau va penser que l’évènement est

là et nous remettre dans un état de stress et de protection, de fuite. Soit parce que l’on est tranquille en train de chiller et qu’il se dit : «allez, maintenant qu’elle est tranquille, elle va pouvoir faire un peu de rangement». En fait, ton cerveau ne comprend pas que l’évènement est terminé et que tu es désormais en sécurité. Pour lui, l’évènement continue de se dérouler, tu es toujours en danger et donc il lance l’alerte.

Ou comme le dit l’INSERM : « Au contraire de souvenirs non traumatisants, le souvenir traumatique ne suit pas la procédure habituelle d’analyse et de mise à distance. En effet, dans les TSPT, l’intensité de l’évènement serait telle qu’elle provoque une hypermnésie sur le plan émotionnel, tout en gênant la constitution de la mémoire épisodique qui permet de verbaliser et conscientiser ce qui survient. Cette modification peut parfois conduire à une amnésie partielle sur la façon précise dont l’épisode s’est déroulé. A posteriori, cette altération de la constitution de la mémoire rend l’individu incapable de mettre l’évènement à distance par la parole ou la conscience. Seules les émotions ressurgissent, avec une puissance similaire à l’évènement initial.»

L’enjeu est donc de faire comprendre à ton cerveau et ton corps que l’évènement est passé, qu’il n’y a plus de danger, afin qu’il le range dans la malle des «mauvais souvenirs qui ne procurent plus d’émotions fortes.» Grosso modo.

Que faire face à un trauma émotionnel ?

Comme je t’expliquais le trauma est un choc émotionnel si grand que le cerveau n’a pas pu le traiter correctement et notamment le ranger dans “l’armoire des mauvais souvenirs qui ne viennent pas réactiver une émotion vive”. Alors que faire pour l’aider à le ranger sereinement ? La première idée qui nous vient à l’esprit est d’en parler ! Bah oui, c’est évident non ? Nous avons besoin de vider son sac, purger son histoire, nan ? Pas vraiment.

Selon plusieurs études universitaires en psychologie, parler trop de son trauma ferait plus de mal que de bien. On peut citer notamment deux études américaines menées auprès de deux cohortes de personnes ayant vécu l’une une tuerie au sein d’une université et l’autre les attentats du 11 septembre 2001. Ils ont observé que plus les personnes parlaient de l’évènement et partageaient leurs émotions à ce sujet, plus elles allaient mal. Dans l’étude sur les victimes du 11 septembre 2001, ils ont observé qu’il y avait une corrélation entre la quantité de partage et la profondeur du mal-être vécu par les personnes, même si elles avaient l’impression que ça leur faisait du bien.

Qu’est-ce qui pourrait expliquer ces résultats contre-intuitifs ? Simplement car ces partages nous font focaliser sur l’évènement, font grossir l’histoire dans nos têtes, font revivre sans cesse l’évènement et réactivent les émotions liées. Cela a un effet “piégeur” car cela nous enferme dans une histoire douloureuse. Comme si tu revenais sans cesse dans la pire journée de ta vie, ça n’a pas l’air très aidant pour aller de l’avant. Si ces échanges donnent l’impression d’être soutenus, de se sentir moins seul, en réalité, ils entretiennent nos ruminations mentales, qui jouent un rôle déterminant dans le maintien des symptômes dépressifs et anxieux. Si tu veux en savoir plus, tu peux retrouver toutes les infos dans cet article de Cerveaux et Psycho datant de janvier 2024.

Alors que faire ?

En parler est utile car cela permet de remplir notre besoin de soutien et d’appartenance au groupe. Ce n’est pas obligatoire mais cela peut être aidant. Selon différentes études, le plus aidant pour surmonter un trauma est de prendre de la distance, de l’analyser en l’externalisant et de se reconnecter à ses ressources pour trouver sa façon d’aller de l’avant plus sereinement. Et c’est exactement ce que l’on fait en thérapie narrative. De plus, à La Bio’Pop, ces techniques s’accompagnent d’une approche corporelle, de respiration, de pleine conscience et de créativité, notamment par l’art. Si tu veux en savoir plus, je te fais un résumé ici.

Alors oui, il est utile d’en parler mais surtout à une professionnelle compétente. Car elle va t’aider à sortir du torrent. Hein ? C’est quoi cette histoire de torrent ? En thérapie narrative, nous utilisons souvent une métaphore pour expliquer notre métier : Quand une personne est au milieu d’un torrent en train de se noyer, ce n’est pas le moment de lui apprendre à nager. Notre travail est de l’amener doucement vers la berge, de l’aider à retrouver ses ressources, à les renforcer puis de prendre du recul pour observer la rivière telle qu’elle est pour lui apprendre à nager à sa manière à elle.

Qui consulter ?

Au vu des études que je t’ai partagées, je ne te recommande pas d’aller voir une psychanalyste car c’est une pratique qui croit beaucoup au “revenir sans cesse sur l’histoire pour la purger”, de plus, Freud lui-même disait que “la cure vient de surcroît”, dans le sens où l’objectif n’est pas d’apprendre à aller mieux mais de creuser sans cesse dans son histoire.

Je te recommande plutôt des approches reposant sur des études scientifiques et ayant montré leur efficacité face aux traumas.

  • L’une des plus connues en France est l’EMDR, une technique reposant sur les mouvements oculaires.
  • L’hypnose, avec qui la thérapie narrative a beaucoup de points communs, est recommandée pour travailler notamment sur ses émotions.
  • L’ICV associée à la Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une belle façon de “ranger dans l’armoire”.

Elles sont d’ailleurs complémentaires.

Si l’approche globale de La Bio’Pop te parle, si tu as envie de ranger ce choc émotionnel et découvrir qui tu es TOI, en dehors et avec cette histoire douloureuse, si tu veux avancer plus sereinement, sans honte mais en ressortir grandi de cette histoire pour aller de l’avant; je t’invite à prendre un rendez-vous pour faire connaissance et commencer à démêler ce nœud au cerveau. C’est gratuit et sans engagement.

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